Applications des produits biocides
Étant donné leur usage multiple, les produits biocides sont tout simplement devenus incontournables dans notre environnement. Ils contribuent à garantir la qualité de l’eau, à nettoyer les installations sanitaires et à désinfecter les instruments et salles d’opération dans les hôpitaux.
Ils peuvent en outre concourir à protéger notre cadre de vie contre les ravages des nuisibles et des maladies, et permettre de conserver plus longtemps des matériaux et des produits tels que les peintures et les papiers. Cela se traduit par une baisse du gaspillage et une réduction des coûts. Les produits biocides peuvent en outre contribuer à allonger la durée de vie de certains matériaux tels que le bois, l’acier et les papiers. Ce processus est ce que nous appelons l’amélioration de la durabilité.
OÙ les produits biocides sont-ils utilisés ?
- dans la maison
- dans le jardin
- dans l’industrie alimentaire
- dans les espaces publics
- dans les hôpitaux
- dans les lieux où l’on travaille avec des animaux
- dans les usines et les entreprises
- …
À QUELLES FINS utilise-t-on des produits biocides ?
- Afin de désinfecter des matériaux, des objets et des locaux.
- Afin de conserver plus longtemps des produits, des denrées alimentaires et des matériaux tels que les papiers, les peintures, etc.
- Afin de protéger les légumes, les fleurs, les plantes, les denrées alimentaires ainsi que des matériaux contre les ravageurs, les champignons et les insectes.
- Afin d’allonger la durée de vie de certains matériaux tels que le bois, l’acier, etc., ou d’en amélioration de la durabilité et de les protéger plus adéquatement contre les influences issues de l’extérieur.
Désinfecter
À l’heure actuelle, notre espérance de vie s’est allongée de 30 ans par rapport à celle de nos ancêtres, et c’est en partie aux produits biocides que nous le devons. Lorsqu’ils sont utilisés comme désinfectants pour détruire des bactéries, des virus, des champignons et d’autres micro-organismes dangereux, ils peuvent littéralement sauver des vies. En plus de prévenir des maladies et des intoxications alimentaires, les produits biocides empêchent les infections croisées dans les hôpitaux, les salles d’opération, les établissements psychiatriques, les maisons de repos et de soins ainsi que dans les crèches. Ils favorisent ainsi la création d’un environnement sain où la transmission des infections est le plus possible réduite.
Institutions médicales et centres de soins
Alors que les patients sont en moyenne plus vulnérables, les hôpitaux sont justement des lieux où des malades atteints de maladies infectieuses et des patients vulnérables sont obligés de se côtoyer. Il peut en résulter des situations critiques, notamment dans les cas de bactéries hospitalières (lien) ou d’une épidémie d’Ebola, qui imposent de recourir de toute urgence à des désinfectants adaptés. Ceux-ci fournissent la protection nécessaire contre les contaminations à la fois aux patients, au personnel soignant et aux visiteurs des hôpitaux, crèches et maison de repos et de soins, par exemple. Bien souvent, dans les centres de soins, il s’avère indispensable de désinfecter minutieusement tous les matériaux et toutes les surfaces avec lesquels les patients, les résidents et le personnel soignant entrent en contact.
Pendant la pandémie mondiale causée par le COVID-19, l'importance des biocides et des désinfectants dans la vie quotidienne s’est imposée tout le monde.
Piscines
Les piscines et les spas constituent des sources de nourriture idéales pour les micro-organismes. Dans le cas d’une piscine, l’application, même d’infimes doses, de produits biocides (1 à 50 ppm) peut permettre d’améliorer la propreté du filtre, de diminuer les risques d’infections oculaires, auriculaires et cutanées, et de gratifier les nageurs d’une eau plus agréable.
Alimentation
Les denrées alimentaires sont souvent un terrain propice pour le développement des micro-organismes. Étant donné que le délai entre le moment de la préparation et celui de la consommation est souvent assez long, une contamination a toutes les chances de prendre des proportions gigantesques. C’est la raison pour laquelle les surfaces de travail dans l’industrie alimentaire doivent régulièrement faire l’objet d’un nettoyage et d’une désinfection minutieux afin de réduire le plus possible les risques de contamination.
Animaux d’élevage et de compagnie
Peste porcine, fièvre aphteuse, maladie vésiculeuse, maladie de Newcastle… Ce sont là des exemples actuels de maladies susceptibles de mettre en péril la santé des porcs, des bovins, de la volaille, etc. Ces maladies se propagent très facilement dans des étables et poulaillers qui abritent des porcelets ou des poussins. Les entreprises qui élèvent ces animaux sont souvent situées en des lieux qui accueillent des dizaines d’autres entreprises similaires, ce qui multiplie considérablement les risques de contamination. Les camions qui transportent les animaux, les cages et les étables doivent faire l’objet, après chaque utilisation, d’une désinfection systématique et minutieuse, afin d’éviter la contamination des nouveaux animaux qui arrivent. Sous réserve d’une utilisation correcte, les produits biocides permettent ainsi d’épargner de la souffrance aux animaux et de limiter considérablement les pertes économiques.
Eau potable
Partout où l’eau contient de petites quantités de substances nutritives (matériaux organiques), des micro-organismes nuisibles se développent. L’eau potable étant désormais considérée comme un acquis, nous n’avons presque même plus conscience de son importance et de son caractère vital.
Conserver
Les produits biocides ont totalement révolutionné le marché de la consommation. Leurs propriétés conservatrices permettent de garder les produits plus longtemps, que ce soit au magasin ou à la maison, réduisant ainsi à la fois le gaspillage et les frais.
Les solvants contenus dans les produits sont de plus en plus régulièrement remplacés par de l’eau, au bénéfice bien entendu de l’environnement. L’aspect négatif qui en découle en revanche, c’est que les produits de nettoyage, les détergents, les cosmétiques, les peintures, les colles et les mastiques, par exemple, contiennent ainsi suffisamment d’eau et de substances organiques pour favoriser le développement d’organismes nuisibles. Il peut en résulter des effets divers extrêmement néfastes. Les produits de protection ou « produits biocides in-can » (utilisés à l’intérieur de conteneurs) sont dès lors devenus indispensables pour protéger le plus longtemps possible contre les germes tous ces produits que nous utilisons quotidiennement.
Durée de conservation des peintures et des colles
Les micro-organismes peuvent dégrader les épaississeurs utilisés pour conférer des caractéristiques thixotropiques aux peintures, colles, etc. Cela a pour effet de rendre ces produits inutilisables en raison de la perte de leurs propriétés intrinsèques, à l’image d’une peinture qui deviendrait trop liquide ou d’une colle qui ne parviendrait pas à prendre. Il est possible que des gaz odorants, libérés pendant le métabolisme de certains micro-organismes, s’accumulent dans l’espace vide au-dessus du produit et représentent un danger pour l’utilisateur qui ouvrira l’emballage ou utilisera son contenu. L’emballage lui-même est susceptible de rouiller ou de présenter une fuite au cours de ce processus. Prenons le cas de l’Aspergillus niger. Il s’agit d’un champignon noir que nous connaissons bien pour l’avoir observé sur les joints dans nos installations sanitaires, mais qui est également susceptible de rendre inutilisables les peintures blanches si l’on n’y ajoutait pas de produits biocides.
Altération des surfaces
La prolifération des microbes provoque la dégradation des marchandises. Elle peut entraîner des décolorations, l’apparition d’un biofilm ou une séparation des phases (la décomposition d’un mélange en différentes couches). Dans l’industrie du cuir et des meubles, les microbes peuvent causer l’apparition de taches disgracieuses ayant pour conséquence de considérablement réduire la valeur marchande d’un sac à main ou de chaussures.
Les films et matières synthétiques doivent eux aussi être protégés, puisque la prolifération d’algues et de champignons est susceptible de défigurer des surfaces en béton recouvertes d’une couche de peinture, des rideaux de douche ou des auvents. Les microbes peuvent causer l’écaillement des couches de peinture et permettre ainsi à l’humidité de s’infiltrer et d’endommager le support, au point de devoir procéder à des modifications structurelles.
Formation d’un biofilm et obturation des conduits
En présence de certains processus, surtout au contact d’huiles et de l’eau, la contamination par des microbes est susceptible d’engendrer des dépôts de matières et de boucher les conduits. Il peut notamment en résulter une perte d’efficacité, un gaspillage d’énergie, voire l’arrêt complet de l’entreprise accompagné de coûts de réparation très lourds. Sans compter que la contamination des matériaux représente une menace permanente pour la santé des ouvriers.
Papier
La fabrication du papier nécessite de l’eau. Depuis que des produits biocides sont utilisés pour purifier l’eau, la consommation d’eau fraîche a été divisée par 25. L’eau peut être réutilisée, les interruptions de la production de papier et la mise à l’arrêt coûteuse et inutile des machines se font plus rares, on observe moins de taches de graisse, moins de corrosion et les flocons à partir desquels est fabriqué le papier se dissolvent moins facilement.
Tours de refroidissement
Se passer d’électricité dans et autour de nos maisons nous est devenu impensable. Le système de refroidissement constitue l’une des composantes essentielles d’une centrale électrique. Or, une croissance biologique incontrôlée peut provoquer une corrosion, diminuer la transmission de chaleur et altérer l’efficacité des pompes. Sans même parler des frais énormes qu’une telle situation peut entraîner. En revanche, en protégeant l’eau à l’aide de produits biocides, celle-ci peut être réinjectée dans le système et être réutilisée à de multiples reprises.
Protéger
Grâce aux produits biocides, nous sommes en mesure de PROTÉGER notre cadre de vie et l’environnement contre les ravageurs, les nuisibles et les maladies.
Insectes (moustiques, mouches, cafards, mites, etc.)
La plupart des insectes et autres arthropodes sont tout à fait inoffensifs pour l’homme. Certains sont même très utiles, à l’instar des abeilles et de bon nombre d’autres insectes pollinisateurs. Cependant, il existe aussi des insectes et des acariens qui peuvent « irriter » l’homme, au sens propre comme au figuré, et même le rendre gravement malade. Les insectes sont des transmetteurs importants, externes et internes (vecteurs), de micro-organismes pouvant provoquer des maladies chez l’homme, les animaux de compagnie et les animaux d’élevage.
Lorsque l’on observe la présence simultanée d’un vecteur et d’un micro-organisme pathogène transporté par ce même vecteur, le danger est bien réel. C’est ainsi que des moustiques tigres, une espèce redoutée issue d’Asie, ont été recensés depuis plusieurs années dans le Benelux. Toutefois, aussi longtemps que le virus du Nil occidental ne fera pas son apparition, ils ne constitueront pas de réel problème. On préfère néanmoins éradiquer les espèces étrangères, surtout les vecteurs potentiels, avant qu’ils ne puissent causer des dommages. D’autant plus que le réchauffement climatique rend les conditions propices à l’apparition de maladies tropicales telles que le virus du Nil occidental.
Par leurs pattes et leurs excréments, les mouches, et en particulier les mouches domestiques, transportent toutes sortes de champignons, de bactéries, d’acariens et d’autres organismes. D’un point de vue hygiénique, elles sont à éviter absolument dans l’horeca, l’industrie des produits alimentaires ou des aliments pour animaux, les hôpitaux, etc. Il en va de même des cafards, qui sont en fait des espèces étrangères venues s’installer depuis des dizaines d’années en Belgique.
D’autres insectes et arthropodes tels que les punaises et les tiques ont vu leur population fortement augmenter ces dernières années. Les punaises, pour autant que l’on sache, ne sont responsables d’aucune maladie, mais elles sont la source de grandes nuisances dans certaines villes d’Europe. Les tiques, quant à elles, sont porteuses de la maladie de Lyme. Les mites des vêtements, aussi, sont de retour et causent de nombreux dégâts.
Une kyrielle d’insectes et d’acariens sont susceptibles d’affecter également nos denrées alimentaires si nous ne les protégeons pas. La majorité des coléoptères et des mites qui menacent nos provisions sont des espèces subtropicales qui se sont acclimatées à la vie dans nos entrepôts et magasins chauffés, et nous ne les en délogerons plus. Il est possible de prévenir et de contrôler la prolifération de nombre de ces organismes par la mise en place de mesures physiques et de prévention. D’autres, en revanche, dans le cas par exemple d’une infestation de cafards, ne peuvent être éradiqués qu’en recourant aux produits biocides : des appâts ciblés en infimes quantités.
Ravageurs à sang chaud
Les rats et les souris comptent parmi les animaux indésirables les plus nuisibles qui puissent exister dans nos maisons. Ils ont été responsables, récemment, de l’apparition de plusieurs épidémies de peste en Russie, au Brésil et à Saigon. Les rats ont toujours été considérés comme les principaux transmetteurs ; ils sont porteurs principalement de bactéries et de virus tels que la tuberculose, le paratyphus, l’E. coli, la peste porcine, etc. Une récente étude a démontré que 47 % des rats à Amsterdam ont contracté la maladie de Weil (la fameuse maladie des rats ou leptospirose). Le 13 septembre 2015, trois coureurs ont été gravement contaminés par la leptospirose lors d’une course à Nijlen.
Par ailleurs, les rats et les souris sont également susceptibles d’être les porteurs de parasites tels que des puces, des poux, des tiques, des vers et des acariens. Par leurs excréments, ils salissent les équipements, les meubles et les tapis et grignotent les denrées alimentaires. Cela signifie qu’ils sont également capables de contaminer les stocks de nourriture et de générer des intoxications alimentaires. Mais ils ne s’arrêtent pas là et rongent aussi le bois, les conduits et les câbles électriques, ce qui peut entraîner des dégâts aux bâtiments et aux machines, provoquant des courts-circuits et même des incendies.
Lutter contre les rats et les souris se révèle donc indispensable. À force d’hygiène et de propreté, il est possible d’éloigner la plupart des rats de nos maisons et de nos jardins. Néanmoins, comme les rats bruns se cachent généralement dans le système d’égout à proximité des déchets et des étables, il n’est pas toujours facile de les repérer immédiatement, et encore moins de les trouver. Si des rats ou leurs nids sont présents dans une maison, il ne reste plus d’autre choix que de recourir à la dératisation. Les rodenticides (poison contre les rats) apparaissent alors comme la seule solution efficace. Pour ce faire, il est préférable de faire appel à une entreprise spécialisée agréée. Celle-ci pourra estimer l’étendue de la menace, rechercher la source de contamination et adapter les moyens de lutte de manière optimale grâce à l’utilisation de produits biocides.
Important : la législation stipule que toute personne qui constate la présence de rats parmi ses marchandises doit immédiatement faire le nécessaire pour les éliminer, justement parce que les rats bruns et noirs sont susceptibles de causer des dégâts considérables et qu’ils représentent une menace pour la santé publique.
Améliorer la durabilité
Les biocides permettent d’allonger la durée de vie de certains matériaux. S’agissant du bois ou des peintures utilisés pour les coques de navires, par exemple, cela se présente même comme une nécessité, tant pour des raisons sécuritaires qu’économiques.
Les « articles traités » figurent principalement parmi ce groupe. Avec le temps, des algues, des moules et toutes sortes de plantes viennent se fixer sur les matériaux de construction des terrasses, toits, murs, fenêtres, etc. Grâce à l’utilisation de produits biocides, il est possible de les éliminer, et même de prévenir leur apparition, ce qui au final améliore fortement la durabilité des matériaux.
Augmenter la durabilité du bois protège les forêts
Pour le bois de construction, le traitement aux biocides apparaît comme une nécessité. L’aubier, par exemple, est utilisé dans les constructions, mais pourrit facilement en raison de sa composition en lignine et en cellulose. Celles-ci fournissent des substances nutritives aux bactéries, aux champignons et aux perceurs du bois. Le risque est donc réel que de tels dégâts fassent s’écrouler le bâtiment.
Par ailleurs, les produits biocides sont également recommandés d’un point de vue esthétique. La décoloration par des champignons d’un bois de construction à peine scié peut défigurer le bois ou même le rendre inutilisable. Or, il est possible de remédier à ce problème en plongeant le bois dans une solution de produits biocides directement après le sciage.
La protection du bois représente la solution véritablement durable et écologique
- La protection du bois contribue dans une large mesure à la préservation des forêts à l’échelle mondiale
- En Belgique, ce sont quelque 500 millions d’euros qui sont investis chaque année dans le bois destiné au secteur de la construction
- Au Canada, la protection du bois permet de réaliser chaque année quelque 2 milliards de dollars d’économies
- Aux États-Unis, la protection du bois permet d’économiser chaque année un montant équivalent à la construction de 750 000 nouveaux logements
Les produits antisalissures soutiennent l’environnement
Les peintures appliquées sur les surfaces des coques de navires et des structures maritimes qui sont en permanence situées sous la ligne de flottaison (plateformes de forage, pipelines, etc.) contiennent des produits biocides, antisalissures, qui permettent d’empêcher dans certaines limites le développement d’organismes, et ce, pendant une période de 5 ans.
Sous l’eau se forment rapidement des couches de biofilm. Si leur composition est d’abord de nature organique, s’ensuit rapidement, dans les heures qui suivent, le développement de bactéries, diatomées et protozoaires. Arrivent ensuite de plus grands organismes tels que les pouces-pieds et les algues de mer. La coque du navire n’est dès lors plus lisse, ce qui diminue fortement ses performances. Une bonne couche d’à peine 1 mm peut augmenter le frottement de 80 % et faire baisser la vitesse du navire de 15 %. Les effets sur la consommation de carburant sont désastreux. Pour un transporteur de conteneurs de très grande taille, par exemple, les frais de carburant supplémentaires se chiffreraient à 750 000 € sur une base annuelle. Et les conséquences ne sont pas uniquement économiques. Cette consommation supplémentaire de carburant augmente en effet les émissions de dioxyde de carbone et de soufre dans l’atmosphère. Aucun autre traitement technologique, que ce soit par ultrasons, chaleur, rayonnement UV ou courant électrique, n’est en mesure de protéger ce type de matériaux avec la même efficacité que les produits biocides.